jeudi 6 janvier 2011

Pauvre CD&V, si près de la N-VA, si loin de Dieu...

Le nationalisme, lors de cette nouvelle phase des interminables négociations communautaires, l’a donc emporté sur le christianisme. Le CD&V se retrouve guidé non pas par les principes chrétiens dont il prétend s’inspirer mais bien par le régionalisme ou le nationalisme qui en sont, largement, la négation.
Rik Torfs, éminent professeur de la KUL, doit être le premier à se rendre compte de la contradiction. La doctrine démocrate-chrétienne qui est, théoriquement, à la base du CD&V défend, en effet, la solidarité bien davantage que l’identité, la charité bien plus que l’égoïsme, l’ouverture bien plus que le repli. Mais la loi du parti s’impose inévitablement à la raison académique. A l’image de l’Eglise catholique, aux prises avec ses scandales, la schizophrénie semble être le destin philosophique du CD&V.
Que doit en penser Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, qui avait défendu l’année dernière le personnalisme, la philosophie forgée par Emmanuel Mounier entre les deux guerres et à l’origine de la revue Esprit ? Ce courant de pensée serait très étonné d’inspirer un parti qui s’écarte autant de son principe essentiel, qui est de placer la personne humaine au cœur de l’action politique ou sociale.
Que doit en penser Wilfried Martens, président du Parti populaire européen ? Déjà affecté par son allié italien (Berlusconi) et par son affilié hongrois (Viktor Orban), il doit aujourd’hui s’inquiéter de la partition périlleuse jouée par son propre parti, qui contribue à saper l’unité d’un pays situé au cœur du projet européen et qui a démontré durant sa présidence de l’Union son réel engagement europhile ?
Que doit en penser Yves Leterme, qui après avoir introduit le loup dans la bergerie, s’est découvert ces derniers mois une réelle vocation européenne et a parlé le plus souvent comme un homme d’Etat?