Gabrielle Giffords est aujourd’hui entre la vie et la mort dans un hôpital de Tucson, en Arizona. La jeune députée démocrate a été atteinte d’une balle tirée à bout portant par un tueur fou. Six personnes au moins ont perdu la vie dans ce carnage et 13 autres ont été blessées. L’auteur des faits a été arrêté mais les raisons de ce massacre restent imprécises. La personne arrêtée semble, toutefois, proche de l’extrême droite.
Pour les commentateurs modérés et « libéraux », ce crime est la conséquence directe des discours de haine et des mensonges diffusés par les républicains les plus excités.
Gabby Giffords, relèvent-ils, était sur la liste des "hommes à battre" publiée par Sarah Palin lors de la campagne pour les élections à mi-parcours de novembre dernier. L’ancienne candidate républicaine à la vice-présidence avait établi une carte, marquée par la visée d’un fusil, désignant les démocrates à vaincre lors du scrutin.
Gaby Giffords avait mis en garde contre cette liste, en prévenant que ce type de propagande agressive pouvait avoir des conséquences graves. Les Etats-Unis ne sont pas le seul pays à doté d'une frange dingo-extrémiste mais celle-ci est d’autant plus dangereuse dans ce pays qu’elle peut disposer librement d’armes de guerre et que le discours de haine (hate speech) y est toléré jusque dans ses formulations les plus brutales.
La montée en puissance du Tea Party a été la baromètre de la dégradation du discours politique aux Etats-Unis. Le simplisme, allié à la haine et aux frustrations, est un mélange détonant qui annonce inévitablement de grands drames.
La tuerie de Tucson rappelle que les mots ont des conséquences, que les mensonges, les stéréotypes et les insultes créent peu à peu un climat délétère qui, à tout moment, peut dégénérer. A méditer partout.
Atlantic notes (1)
Il y a 7 ans