mercredi 12 janvier 2011

L'entourage de Cathy Ashton et les chrétiens d'Orient

La situation des chrétiens d’Orient semble diviser l’Union européenne. Selon Nicolas Gros-Verheyde, du blog Bruxelles2 (www.bruxelles2.eu), l’entourage de Cathy Ashton conseillerait de « ne pas stigmatiser des Etats musulmans qui ont toujours protégé les communautés chrétiennes ». La note fait référence surtout à l’Egypte.
Certes il est fondamental de ne pas instrumentaliser les attentats contre les chrétiens pour lancer « une nouvelle croisade ». Il ne faudrait pas non plus que seuls des Etats chrétiens, à l’instar de la France, de la Hongrie, de la Pologne et de l’Italie, cosignataires d’un appel commun le 5 janvier, ou des formations conservatrices prennent la défense des chrétiens d’Orient.
Il ne s’agit pas, comme nous le soulignions dans notre chronique du Soir mardi 11 janvier (Sarkozy, Jaurès et les chrétiens d’Orient), de s'engager dans une cause communautariste, "occidentaliste" ou cléricale.
La défense des chrétiens d'Orient doit s'inscrire dans un combat pour les droits de l’Homme et pour la laïcité des Etats, qui a, d'ailleurs, pour corollaire de défendre les droits des musulmans et d'autres minorités religieuses en Europe. Ce combat devrait concerner toutes les forces démocratiques.
L’analyse prudente de « l’entourage de Mme Ashton » ne semble pas tenir compte du constat réalisé au sein même de l’Union européenne. Le rapport 2010 sur les droits de l’homme en dehors de l’Union souligne, en effet, les atteintes à la liberté religieuse dans un certain nombre de pays musulmans, dont l’Egypte.
En voici le résumé, tel que publié sur le site du Parlement européen.
Liberté de religion ou de conviction : les députés rappellent que la liberté de religion et de conviction constitue, parmi tous les droits de l'homme, un droit essentiel et fondamental. Ils appellent dès lors le Conseil et la Commission à mettre en œuvre des mesures concrètes visant à combattre l'intolérance religieuse et à faire figurer ce thème parmi les priorités du SEAE (Service européen d'action extérieure). Dans ce contexte, les députés se disent préoccupés par le fait que de nombreux pays continuent de priver de leurs droits des personnes appartenant à certaines communautés religieuses, comme la Corée du Nord, l'Iran, l'Arabie saoudite, la Somalie, les Maldives, l'Afghanistan, le Yémen, la Mauritanie, le Laos, l'Ouzbékistan, l'Érythrée, l'Irak, le Pakistan, l'Égypte et la Chine.. Les députés condamnent encore la criminalisation de l'apostasie au Proche-Orient ou en Afrique du Nord;