Dans une lette au président égyptien Hosni Moubarak, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a exprimé en des termes très vifs son indignation et sa condamnation des attentats contre l’Eglise copte d’Alexandrie, qui a fait plus de 20 morts.
Catherine Ashton, vice-présidente de la Commission et Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité, est allée un peu plus loin que la condamnation en exigeant une réelle protection pour les Coptes, ce qui pourrait être interprété comme une critique « diplomatique » de la politique gouvernementale égyptienne.
Le langage protocolaire européen empêche, toutefois, d’aller au-delà des condoléances adressées aux familles des victimes et de dire clairement ce qui se raconte dans les bureaux et les corridors du Conseil et de la Commission.
Publiquement, l’Union européenne s’interdit de mettre le doigt sur le contexte qui a rendu possible ces attentats terroristes : la montée d’al-Qaeda, la radicalisation islamiste mais aussi une politique, cautionnée par le gouvernement, de discrimination à l’égard des minorités chrétiennes.
Elle n’indique pas non plus quelles mesures elle pourrait adopter afin de promouvoir un meilleur respect par l’Egypte de ses obligations aux termes du droit international dans le domaine de la liberté religieuse et de l’égalité entre tous ses citoyens.
Mais personne n’est vraiment dupe et nombre de hauts fonctionnaires expriment en privé leurs critiques et leurs craintes à propos d’un pays en pleine transition politique et au bord de la crise de nerf.
Il reste dès lors au Parlement européen de mettre les points sur les « i » en osant sortir du discours diplomatique. Le groupe socialiste est, dans une certaine mesure, le premier concerné, car le parti officiel égyptien, le Parti National démocratique, fait partie de l’Internationale socialiste.
Atlantic notes (1)
Il y a 7 ans