vendredi 31 juillet 2009

Obama n'est pas Américain? Le Daily Show démonte la campagne des "birthers"

Les médias ultraconservateurs et populistes américains ont l'art (ce terme est trop aimable) de saisir la moindre occasion pour révéler leur racisme et leur niaiserie.
Dernière folie médiatique en date, l'accusation selon laquelle Obama n'aurait jamais montré son certificat de naissance "parce qu'il serait né au Kenya" et "occuperait donc illégalement la Maison Blanche".
L'humour de Jon Stewart, présentateur du Daily Show sur la chaine Comedy Central, est dévastateur. Et il nous livre une belle leçon de journalisme.
Le problème évidemmen est que le Daily Show est regardé par ceux qui, dès le départ, ne croyaient pas à cette fumisterie. Et que les Américains les plus susceptibles de croire au "complot d'un faux Président" se terrent dans les cavernes médiatiques les plus ultras, sur Internet ou sur Fox news.

http://www.alternet.org/media/141685/how_lou_dobbs_scared_rush_limbaugh_off_the_birther_story/?page=2

mercredi 22 juillet 2009

La roulette russe

L’assassinat de Natalya Estemirova a choqué ceux qui avaient eu le privilège de la rencontrer et surtout ceux qui attendaient tant d’elle, de ses enquêtes, de ses dénonciations, de ses démarches.
Lors du week end, j’ai publié sur le site du CPJ (Committee to Protect Journalists) un article qui avait pour titre « On ne tue pas un sujet en tuant un journaliste ». Et Ron Koven, le représentant à Paris du World Press Freedom Committee, tout aussi choqué que nous tous, a réagi en estimant que les salauds qui ont tué Natalya ne se préoccupaient pas de l’opinion internationale et que finalement le « système » avait obtenu ce qu’il voulait : écarter de la Tchétchénie tous les empêcheurs de tuer en rond.
L’association à laquelle Natalya appartenait, Memorial, a décidé de suspendre ses activités à Grozny. Et dans les médias, la décision d’envoyer quelqu’un en reportage à Grozny ressemble à une véritable roulette russe.
Et pourtant, les tueurs ne pourront crier victoire que si les protestations s’éteignent et que s’installe ce sentiment d’impuissance et d’impunité qui satisfait tant les tyrans.
Les vacances troublent les solidarités : les parlementaires sont en « recess », les journalistes sont en roue libre, les militants prennent du champs.
Il faudra donc qu’en septembre, la rentrée soit forte et déterminée. Le Parlement européen, le Conseil de l’Europe, l’OSCE, doivent être harcelés par tous ceux qui refusent que le crime paie.
L’assassinat de Natalya ne concerne pas que la Russie. Il est un message envoyé par les dictateurs et leurs tueurs à l’ensemble du mouvement des droits de l’homme, partout dans le monde. Si l’impunité règne en Russie, elle prospérera ailleurs. Dans ce monde interconnecté, tout se tient.

lundi 6 juillet 2009

Les oubliés de la crise

J’ai été touché par une séquence du JT de ce lundi. Lors d’un reportage sur les nouveaux passeports biométriques, un photographe indépendant nous a rappelé que plusieurs milliers de ses collègues ont du fermer boutique à la suite des chambardements technologiques qui ont bousculé leur métier. « Ils sont aussi nombreux que les ouvriers licenciés par Renault Vilvorde », a-t-il ajouté.
Et c’est là que le problème se pose car personne n’a protesté. Il n’y a pas eu de « procédure Renault », il n’y a pas eu de manifestations européennes contre les délocalisations et les pertes d’emplois. Non, il n’y a eu que le silence. Ou plutôt le bruit du volet qui se ferme une dernière fois sur une petite entreprise. Sur une vie.
Le sort des petits indépendants n’intéresse pas beaucoup les milieux progressistes. Les « boutiquiers » sont tous, par principe, par métier, suspects d’être poujadistes, accusés d’être des individualistes et donc responsables de leur propre détresse.
Il n’intéresse pas beaucoup non plus les milieux ultralibéraux : trop petits, trop modestes. On préfère défendre les patrons de banques que les épiciers ou les artisans.
Et si les progressistes commençaient à s’intéresser à ces indépendants « licenciés »?
Contrairement à une certaine vulgate de gauche, le progressisme n’est pas lié au salariat. Il se définit par l’attention qu’il porte aux personnes victimes du système économique, de ses chocs et de ses injustices. Ces milliers d’indépendants méritent notre attention, tout autant que les ouvriers d’Arcelor ou les employés de Fortis.