jeudi 29 octobre 2009

Afghanistan: quand la France s'en mêle

Ce matin, Paul Hermant nous a fait une belle démonstration de cartésianisme, l’hommage le plus appuyé qui puisse être rendu à la France éternelle.
Je résume son propos. « Il n’y a pas de guerre en Afghanistan ! La preuve ? La France vient d’y renvoyer des demandeurs d’asile. Or, le droit international interdit de refouler des candidats réfugiés dans des pays où ils sont en danger. Cqfd ».
Je vous invite à réécouter ou à lire sa chronique sur le site de La Première.
Je vous invite aussi à vous rendre sur le site du ministère français des affaires étrangères (www.diplomatie.gouv.fr) , de cliquer sur la page « conseils aux voyageurs » et ensuite sur « Afghanistan ». Vous ne pouvez pas le rater, c’est le premier de la liste.
Le ministre ex-socialiste Eric Besson n’a pas dû lire ce texte rédigé par ses diplomates. Je vous en livre quelques extraits choisis. Comme dirait Euronews : No Comment !

« Dernière minute.
La situation de sécurité en Afghanistan s’est beaucoup dégradée depuis un an. (…)
Dans ces conditions, il est plus que jamais impérativement recommandé de différer tout projet de voyage ».

Bien sûr, ce texte contredit l’analyse du ministère, qui viole dès lors l’un des principes de base du droit international sur l’asile, le non-refoulement. Mais il montre également que les diplomates du Quai d’Orsay ne sont pas à la pointe de l’actualité et qu’ils ne réussiraient pas l’examen d’entrée de petit reporter au Courrier picard ou à La République du Centre-Ouest.
La « dernière minute » a été rédigée avant les élections du 20 août dernier. Imaginons ce que pourrait contenir une « Dernière heure » : Attention, les tribus pachtounes, il y a deux ans, ont attaqué à coups de mousquet la cavalerie de la Perfide Albion ».
Certes, comme le proclama fameusement Michel Rocard, « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Mais elle pourrait au moins rester fidèle à l’héritage intellectuel de Descartes.
A moins, bien sûr, que le ministre français n’interprète le fameux « Je pense, donc je suis » de la manière qui suit : « Je pense à mon élection et à ma carrière, donc je suis la vox populi ».