Chaque jour la technologie fait de nouvelles prouesses, des savants inventent de nouveaux médicaments pour lutter contre le cancer, des chercheurs multiplient les découvertes. Pendant ce temp, la personne humaine semble rester immuable, bloquée dans son développement éthique et intellectuel.
Du moins, c’est ce qui ressort d’une nouvelle étude publiée par le Docteur Jerry Burger, de l’université de Santa Clara (Etats-Unis). Cinquante ans après la célèbre expérience réalisée par le professeur Stanley Milgram, de l’université de Yale, sur l’obéissance et la torture, Mr. Burger a testé dans son laboratoire le conformisme et le « devoir dû » face à des ordres qui imposent de faire souffrir des êtres humains.
Les résultats confirment qu’une majorité des personnes sont prêtes à pratiquer des sévices contre leurs semblables, alors que les victimes crient et se débattent.. Il suffit de les placer dans une situation où elles se sentent sous pression et surveillées par une autorité pour qu’elles acceptent de commettre, en toute connaissance de cause, des actes violents.
Ces hommes, insistent les chercheurs ne sont pas des monstres, mais des "hommes ordinaires".
« Même s’il est difficile de traduire ce type d’expérience dans le monde réel, explique le professeur Burger, elle pourrait expliquer pourquoi, lors de conflits, des gens prennent part à des actes de génocide ».
La BBC diffusera bientôt un reportage qui répète le test Milgram et débouche sur les mêmes résultats. Appelé à augmenter le voltage appliqué à une personne torturée, la plupart des participants obéissent. Pourquoi ? « Parce qu’ils s’identifient massivement au responsable de l’expérience, explique le Dr. Abigail San, et se laissent tellement absorber par l’objectif de la recherche qu’il ne leur reste plus de place pour se demander : mais qu’est-ce que j’en pense moralement ».
Comment réagir à ce constat désespérant? En éduquant à la dissidence? En pénalisant plus durement et plus largement les actes inhumains commis par les "fantassins" des dictatures ? Il incombe au mouvement des droits de l'homme de réfléchir à cette "faille" (in)humaine qui ne semble guère avoir progressé au même rythme que le droit international.
Atlantic notes (1)
Il y a 7 ans