samedi 20 février 2010

Lu pour vous:

Elias SHAFAK, "Femme écrivain"
Dans l’édition de février de Time Out Istanbul, l’excellente Elias Shafak, auteure entre autres de La Bâtarde d’Istanbul, réfléchit sur le machisme des mots :
« En Turquie, le mot « femme écrivain » est souligné à tout bout de champ. Quand on est un « homme écrivain », personne ne vous appelle « homme écrivain ». Vous êtes un romancier. Ou un poète. Mais quand vous êtes une femme et romancière ou poétesse, vous êtes d’abord une femme et ensuite une romancière ou une poétesse. Comme le disait Virginia Woolf, notre plume doit être bisexuelle. Je ne crois pas à la littérature féminine au sens strict. Mais le fait d’être une femme affecte la manière dont je regarde le monde et certainement la manière dont le monde me regarde ».

Vladimir COSMA, compositeur français d’origine roumaine(Mariane, 13-19 février) a des choses à dire sur l’identité nationale
« Sarkozy, il voudrait être Johnny Halliday, mais il tiendra moins longtemps sur scène. Ce type s’est fait élire avec un slogan aussi vulgaire que « Travailler plus pour gagner plus » ! C’est innommable, travailler plus, pas pour vivre mieux, juste pour avoir plus d’argent, c’est sa seule valeur…C’est ça être un Français ?
Moi, je suis un émigré de 70 ans, né de parents roumains, qui travaille ici, depuis les années 50 ; avec leur définition (à Besson et Sarko, Ndlr.), je suis donc moins français que les Français…Je suis arrivé en France comme l’insecte attiré par la lumière, mais j’ai gardé mon âme roumaine, comme Igor Stravinski, qui était français mais est resté russe jusqu’à son dernier souffle. Il n’en a pas moins contribué au rayonnement de la culture française »..