samedi 25 décembre 2010

Cathy Ashton et la dernière mauvaise idée 2010.

Selon le blogger Nicolas Gros-Verheyde (Bruxelles2), un « pro britannique » de la communication, Frédéric Michel, pourrait bien devenir le « communicant » de Cathy Ahston, la haute-représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne.
Mme Ashton, dont la nomination avait suscité de vives critiques, notamment lors de son examen de passage au Parlement européen, n’a pas réussi à établir son autorité au cours de sa première année de mandat. Les persiflages continuent à circuler dans les couloirs et les bureaux des institutions.
Fidèle à son réflexe de répondre aux problèmes de substance par des politiques d’image, l’Union européenne espère qu’un magicien de la « com » pourra pallier ces insuffisances.
Le conseiller de Cathy Ashton serait Frédéric Michel, actuel directeur pour les Affaires publiques Europe du groupe de presse Murdoch, et co-fondateur avec l’ex-commissaire européen britannique Peter Mandelson du Policy Network, un centre d’études proche de la « troisième voie » de Tony Blair.
Les qualités professionnelles de Frédéric Michel ne sont pas en cause, il dispose en effet d’un CV de qualité, mais son association avec le groupe Murdoch est préoccupante pour la philosophie de communication et d’information de l’Union européenne.
Propriétaire du Sun à Londres, un journal connu pour ses méthodes journalistiques peu honorables, et de Fox New, la chaîne de promotion du Tea Party aux Etats-Unis, le groupe Murdoch a constamment affiché ses opinions anti-européennes.
Même s'il possède des titres respectables comme le Times, il a également contribué à dégrader le journalisme et à saper le discours démocratique presque partout où il opère. Dans les années 90, ce groupe avait même expulsé la BBC de son bouquet satellite diffusé en Chine et refusé de publier les mémoires de l’excellent Chris Patten, dernier gouverneur britannique de Hong Kong et futur commissaire européen.

Même si cette approche de la Chine ne devrait pas déplaire à Mme Ashton, dont l’attachement aux droits humains est guidé par le « réalisme », cette image « murdochienne » n’est pas celle que devrait donner une Union théoriquement fondée sur des valeurs de raison et de liberté.
L’Europe n’a pas besoin de plus de communication, mais d’idées fortes, de courage et de convictions. Robert Schuman a réussi son rêve européen sans « spin doctor » ni « communicant ». Il est vrai qu’il avait quelque chose à dire….

A lire : le blog de Nicolas Gros-Verheyde
http://www.bruxelles2.eu/politique-etrangere/service-diplomatique/un-pro-britannique-de-la-communication-pour-soigner-l%E2%80%99image-de-cathy-ashton.html