La condamnation du journaliste rebelle Taoufik Ben Brik à 6 mois de prison sera évidemment condamnée par des parlementaires socialistes européens. Cette arrestation contredit tous les principes qui anime le PSE et toutes les valeurs dont l’Europe se réclame dans ses relations avec des pays tiers.
Ces dernières années, le PSE a régulièrement critiqué le régime tunisien. Dernièrement, le président du PSE, Poul Nyrup Rasmussen, a même levé le drapeau rouge. « Les agissements du gouvernement tunisien sont inacceptables, a-t-il déclaré. Le régime doit mieux traiter ses citoyens et ses opposants politiques. Il doit arrêter les persécutions contre ceux et celles qui osent s’opposer à lui. Le gouvernement du président Ben Ali doit respecter les libertés fondamentales s’il souhaite un approfondissement des relations avec l’UE. Un statut de partenaire avancé pour la Tunisie est hors de question au vu de la situation actuelle ».
Etrangement, les socialistes européens semblent oublier que le parti officiel tunisien, le Rassemblement constitutionnel démocratique, est membre de l’Internationale socialiste, c’est-à-dire de l’organisation, basée à Londres, à laquelle sont affiliées tous les partis socialistes européens. Le RCD participe à nombre de l'I.S. où se retrouvent aussi des socialistes européens et il utilise ces rencontres pour démontrer sa légitimité démocratique et pour se justifier auprès de son opinion.
La cohérence imposerait de suspendre ou d’exclure le RCD, mais l’Internationale socialiste devrait, dans la foulée, prendre les mêmes mesures à l’encontre de partis autoritaires qui violent ses principes, à l’exemple du Front sandiniste de libération nationale au Nicaragua ou du Mouvement populaire de libération de l’Angola.
Atlantic notes (1)
Il y a 7 ans