L'invocation du droit humanitaire est au coeur des propagandes qui s'entrecroisent à propos des combats à Gaza. L'ambassadrice d'Israël à Bruxelles tout comme la représentante de la Palestine Leila Shahid se sont toutes deux référées aux conventions de Genève lors des interviews qu'elles ont accordées à la RTBF.
Face aux images de terreur, de mort et de destruction, il est urgent de se justifier par le droit et la vertu. Israël, en particulier, sait que l'opinion internationale qu'il courtise aux Etats-Unis et en Europe attend davantage d'un Etat qui se dit démocrate que d'un gouvernement dirigé par un groupe islamique extrémiste.
Avec ses tirs de roquettes sur les villages israéliens, à l'image des tirs du Hezbollah lors de la guerre du Liban, le Hamas commet en toute connaissance de cause une violation grave du droit de la guerre. Ces roquettes ne remplissent aucune fonction militaire, mais servent uniquement à terroriser la population civile.
L'armée israélienne est beaucoup plus sophistiquée: maîtrisant le langage des conventions de Genève, elle parle de proportionnalité, de choix soigneux des cibles, du recours du Hamas au bouclier humain, etc.
Toutefois, ces arguties juridiques sont aussi imprécises que les bombes et les obus de Tsahal. Le commissaire européen Louis Michel l'a déclaré sans ambages: Israël viole le droit humanitaire.
Tsahal en est d'autant plus consciente qu'elle a pris soin, étonnant pour une démocratie, d'interdire l'accès des journalistes à Gaza. Ainsi, les dénonciations ne pourront venir de que de "sources partiales", les parents des victimes...
Pour percer ces murs de la propagande et contribuer ainsi à dissiper le nuage de la guerre, je vous conseille de visiter les sites des organisations qui, elles, placent la personne humaine au centre de leur action: le Comité international de la Croix-Rouge, Human Rights Watch, Amnesty international.