La libération de Win Tin, l'un des plus célèbres dissidents birmans, a été accueillie avec joie par les défenseurs des droits humains du monde entier. La ténacité de ce dissident et la constance de ses partisans ont été récompensées. Mais cette libération, dans le cadre d'une amnistie qui a bénéficié à 9000 prisonniers, est-elle un signe d'adoucissement de la part de la Junte ou simplement la conviction des généraux qu'ils peuvent se permettre désormais de relâcher la pression, près d'un an après les manifestations de la Révolution safran.
Le Committee to Protect Journalists et Human Rights Watch (HRW) ont fait état de leur scepticisme. La Junte a coutume de ces amnisties massives au sein desquelles elle glisse un journaliste ou un dissident. Ses autres mesures indiquent par ailleurs qu'elle n'a guère l'intention de lâcher prise. Dans son rapport publié fin septembre, HRW note que les arrestations d'activistes se sont multipliées et que près de 2000 prisonniers politiques croupissent dans les geôles birmanes.
La question de la volonté et de la capacité de la communauté internationale de faire pression sur le régime est de nouveau posée. Les Etats-Unis n'ont pas cessé de proclamer leurs critiques, mais l'administration Bush ne dispose d'aucun moyen de pression réel ni d'une crédibilité suffisante. L'Union européenne est piégée par les intérêts divergents de ses membres. La Chine et l'Inde, de plus en plus les vrais parrains de la Junte, considèrent la Birmanie comme un enjeu de leur rivalité et non comme un test de l'éthique de leur politique étrangère.
Atlantic notes (1)
Il y a 7 ans