samedi 1 août 2009

Les vacances du contre-pouvoir

Une trentaine de manifestants le 17 juillet sur la Place de la Liberté pour protester contre l’assassinat de Natalya Estemirova, une centaine de personnes le 25 juillet devant l’ambassade d’Iran : le mouvement des droits de l’Homme éprouve beaucoup de mal à mobiliser lors des mois d’été.
Le système institutionnel fonctionne pourtant, les chercheurs d’Amnesty, de HRW ou de la FIDH réagissent, les dénonciations et les alertes n’attendent pas, mais beaucoup de militants et de sympathisants sont en vacances et les médias, relais essentiels, sont eux aussi en mode estivale.
Les "hommes forts" et leurs hommes de main le savent et c’est en toute connaissance de cause qu’ils choisissent, si possible, de frapper pendant les vacances. Les bureaux des ministères des Affaires étrangères, des parlements, des partis politiques et des mouvements sociaux, sont dépeuplés. « Avec un peu de chance », les experts sont absents et les procédures de décision sont grippées.
Voyez le faible écho qu’a reçu l’arrestation le 24 juillet du défenseur des droits de l’Homme, e Golden Misabiko, en RDC. Ou l’attaque de l’armée nigériane contre une secte « talibane » au cours de laquelle de graves violations des droits de l’homme auraient été perpétrées.
Dans les régimes autoritaires, il n’y a jamais de vacance du pouvoir. Il va falloir dès lors trouver une manière d’éviter la vacance du contre-pouvoir.